Stationnement interdit

Le panneau n’a rien de nouveau. Mais ici il est en papier. Simplement agrafé à un bâton en bois, fiché dans un parpaing. Autour du bâtiment pour lequel une affichette nous apprend que le chantier durera jusqu’à décembre 2020, a été installée une palissade métallique. Depuis son installation, plusieurs panneaux ont été régulièrement couchés par le vent. Avec le dérèglement climatique, les vents sont plus violents et plus fréquents. Au point que mon épouse et moi repoussons de plus en plus souvent l’idée de prendre la voiture pour aller, par exemple, au cinéma ou au musée.

Bien sûr, on peut ne pas adhérer à cette crainte d’un dérèglement climatique et à son corollaire, le réchauffement global. Trump et Bolsonaro ont cette liberté. Et s’il y a de plus en plus d’incendies en Californie, c’est, cela va de soi, la « faute au gouverneur de cet État ». De même que s’il y a de plus en plus d’incendies en Amazonie, c’est la « faute à Greenpeace ». Je ne fais que citer. Et je ne chercherai pas à argumenter.

Tu me diras que lier ma photo aux incendies sud et nord-américains, c’est un peu fort de café et de coca cola diet, et tu n’auras pas tort. Peut-être est-ce un effet morbide de mon pessimisme congénital. En fait, je ne lie rien du tout, je m’amuse. Pourquoi se faire du souci quand l’immense majorité de nos contemporains pensent comme Trump et Bolsonaro ? Mais si toi, lecteur fidèle ou pas, penses comme moi, alors essaie de faire comme moi : ralentis un peu chaque fois que tu en as l’occasion. Ralentir est un moyen de contribuer, à titre individuel, à la décroissance. Et aussi de mieux contempler notre monde et ses représentations.

Auteur : Francis J

Écrivain photographe ou photographe écrivain

7 réflexions sur « Stationnement interdit »

    1. Chaque fois que je m’engueulerai avec mon épouse parce que je ne vais pas assez vite, je me dirai que je ne suis pas seul à ralentir, en pensant notamment à toi 😉

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